RUE LAURISTON
De sinistre mémoire...
Très curieusement, il n'existe à ce sujet que quelques lignes sans intérêt dans le monumental Dictionnaire Historique des Rues de Paris de Jacques Hillairet (1600 pages, ma Bible !), alors pour une fois, je vais non seulement tenter de faire œuvre de photographe, mais aussi - très modestement - d'historien, à propos de cette rue assez longue, qui démarre de l'avenue Victor Hugo pour s'achever avenue Raymond Poincaré, non loin du Trocadéro :
Comme souvent dans ce quartier populaire, on y découvre toujours de plaisantes maisons mal famées, qui ont le charme suranné des cases bleues foncées du Monopoly :
Entre autres le sublime hôtel particulier qui abrite de nos jours l'ambassade du Vénézuéla :
Environ au milieu de la rue, une énorme structure (presque un pâté de maisons entier), tellement surélevée et inaccessible que je me suis longtemps demandé de quoi il pouvait bien s'agir, sinon peut-être d'un cimetière ? Et bien non, ce sont les très stratégiques réservoirs d'eau de Passy, qui furent fondés en 1832 par le Baron Haussmann suite à l'épidémie de choléra (autrefois à l'emplacement de l'actuelle place des États-Unis) :
Légèrement plus bas, au numéro 93, le tristement célèbre bâtiment qui justifiait mon "de sinistre mémoire" initial, où les pires truands français se firent durant la seconde guerre les auxilliaires les plus zélés des nazis :
Un téléfilm à ce sujet, d'ailleurs sobrement intitulé 93, Rue Lauriston, a du reste récemment été réalisé par Denys Granier Deferre, avec entre autres Michel Blanc et Samuel Le Bihan :
Juste histoire de rire jaune : à noter que les Israéliens sont toujours Personna Non Grata en cet endroit, puisque depuis 1970, l'immeuble est désormais occupé par la Chambre de Commerce Franco-Arabe !
Bon. Finissons cet article sur quelques notes plus légères, tout d'abord avec le très mignon square de l'Union :
Bon. Finissons cet article sur quelques notes plus légères, tout d'abord avec le très mignon square de l'Union :
Et surtout, tout en bas de la rue, cette superbe maison où l'un des plus grands dramaturges du XXème siècle a habité quelques années (mais qui ?) :
Voici la réponse : Henry de Montherlant, 1895-1972, l'auteur entre autres de La Reine Morte et de La Ville dont le Prince est un Enfant, personnage assez étonnant qui fut non seulement écrivain ou dessinateur, mais aussi footballeur et toréro à ses heures !
Et voilà : la rue s'achève en rejoignant l'avenue Raymond Poincaré peu de temps après, mais du coup, cela m'a donné l'idée de vous faire un petit quizz... Car à quelques centaines de mètres en contrebas se trouve la maison d'un autre écrivain encore plus célèbre :
Libellés : Hôtels particuliers, Maisons d'écrivains, Paris, XVIème
2 commentaires:
Bonsoir Vincent je reviens, comme je voulais le faire depuis presque trois jours(!), sur votre blog si documenté et bien illustré. Pour en revenir à cette rue maudite, siège de la Gestapo, figurez-vous qu'enfant n'ayant connu Paris qu'au jour de la libération, ce n'est que beaucoup plus tard et surtout en voyant adulte le film que vous citez,que j'ai su les atrocités qui ont été pratiquées là. Le film ne nous épargne aucun détail, et on se doute que ce n'est pas du "cinéma", j'en frémis encore. Vous ne pouviez pas passer sous silence cette rue honteuse.....je n'ai pas forcément le temps de vous laisser des messages chaque fois, mais mon intérêt pour vos publications ne faiblit pas. Croyez le bien! je vous souhaite une GUTE NACHT!
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C'est bien, finalement, que vous n'ayez connu Paris qu'à la libération... Mais par contre, je ne savais pas que vous aviez vu le film, qui s'intitule d'ailleurs "93, rue Lauriston", et revient en détail sur tout ce qui s'est produit dans cette maison, il faut dire assez éprouvant ! En tous cas, je vous souhaite moi aussi une GUTE NACHT !!!
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