RUE ÉDOUARD DETAILLE
Et même rue Viète, dans la foulée...
Deux minuscules rues de mon cher XVIIème arrondissement (où j'ai l'immense chance d'habiter, comme chacun sait !), mais non avare de surprises...
Certes, une très grande partie de cette fameuse rue Viète est occupée par l'immense - et immonde - lycée Carnot (pourtant réputé comme l'un des meilleurs de Paris !) :
Deux minuscules rues de mon cher XVIIème arrondissement (où j'ai l'immense chance d'habiter, comme chacun sait !), mais non avare de surprises...
Certes, une très grande partie de cette fameuse rue Viète est occupée par l'immense - et immonde - lycée Carnot (pourtant réputé comme l'un des meilleurs de Paris !) :
Il est certes bien connu que, dans leur immense majorité, la plupart des lycées ressemblent assez souvent à des prisons, mais dans le genre, celui-ci est particulièrement bien réussi, je trouve :
Pratiquement (à peu de choses près), on se croirait carrément à la Santé, non ? À l'exception de ce tout petit havre fleuri légèrement plus accueillant au croisement de l'avenue de Villiers, probablement les bureaux du proviseur, dirais-je, à vue de nez...
Que voir d'autre, dans cette minuscule rue ? Hormis quelques petits hôtels particuliers bien "craquants", comme il en existe des centaines dans cet arrondissement :
Et bien, entre autres, une minuscule ambassade, qui va me donner l'occasion de vous poser une question... Lors donc, de quel pays peut-il donc bien s'agir ?
Et bien, il s'agit tout simplement de l'ambassade d'Arménie - et du reste (on en apprend tous les jours, heureusement, d'ailleurs !) -, je ne savais même pas qu'ils avaient une écriture totalement spécifique (vu de loin, ça m'apparaissait même comme une sorte de langue Hindi, mais non) :
Enfin bref ! Il est grand temps de revenir au cœur du sujet, c'est à dire au VRAI titre de cet article, la fameuse rue Édouard Detaille (en dehors de la plaque de rue, j'ai surtout pris cette photo à cause de ces motifs assez sympathiques, qui se retrouvent très fréquemment sur bon nombre d'immeubles Haussmanniens de la capitale, sauf que malheureusement, ils résistent très difficilement à la pollution automobile de notre siècle, et du coup, nécessitent quasiment deux fois plus de ravalements que tous les autres !) :
Pour mémoire, le peintre Édouard Detaille (1848-1912), très oublié de nos jours, faisait partie de la grande lignée de ce que l'on appelait à l'époque les peintres "pompiers" (à commencer par Meissonier, 1815-1891, dont il fut d'ailleurs l'élève), particulièrement spécialisés dans les grandes scènes de batailles.... Adoncques, comme l'on dit, il ne reste essentiellement de lui que de très mauvaises "croûtes", mais néanmoins, son tableau le plus connu, "Le Rêve" (Musée d'Orsay), fait preuve non seulement d'une bonne maîtrise picturale, mais aussi, je trouve, d'une belle "idée" (les soldats endormis rêvant de victoire), et bien mise en scène, en plus :
Au numéro 6 de la même rue, quelques très élégantes cariatides (bien que je sois à peu près certain que le terme de "cariatide" soit totalement inapproprié en ce cas, malgré les analogies) :
Et surtout : le fameux "clou" de cette petite rue (celui qui m'a d'ailleurs décidé à entreprendre cette promenade), c'est bien sûr, aux numéros 7 & 9, la fameuse "maison des humoristes", une très étonnante bâtisse où habitait non seulement Tristan Bernard (1866-1947) - dont le père Myrthil avait acheté tout le lotissement en 1891 - et presque toute sa famille (ce qui lui inspira le fameux slogan : "Eau, Gaz et Juifs à tous les étages !") :
Mais aussi (au numéro 9), Alphonse Allais (1854-1905), sans doute l'un des plus grands humoristes français de tous les temps :
Osez me dire que ce n'est pas une splendide maison, ça, avec tout ces décors floraux en céramique :
Deux des plus grands humoristes français ayant habité dans la même baraque, et pas la moindre plaque pour commémorer l'événement, non mais ? Du coup, cela fait d'autant plus plaisir, lors du retour obligé par la rue Cardinet, d'avoir comme à chaque fois un petit pincement de cœur en repassant devant cet immeuble, à deux pas de l'école où j'enseigne :
L'avantage de ce quartier (aujourd'hui inabordable, mais quand j'y ai emménagé en 1990, c'était encore jouable., c'est que pratiquement 90% des artistes du XIXème siècle - peintres, écrivains, musiciens - y avaient leur villégiature, ce qui laisse, du coup, pas mal de traces assez sympathiques...
Ceci dit, à l'époque, c'était encore quasiment la campagne (la fameuse plaine Monceau), et le terrain ne valait pratiquement rien... Heureux temps !!!
Ceci dit, à l'époque, c'était encore quasiment la campagne (la fameuse plaine Monceau), et le terrain ne valait pratiquement rien... Heureux temps !!!
Libellés : Hôtels particuliers, Maisons d'écrivains, Paris, XVIIème