Le Louvre étant maintenant hélas fermé pour un bout de temps, j'en profite pour faire un tour via leur propre site internet envers différentes collections, que j'ai choisi pour ma part de lier aux pays concernés, et bien sûr à la grande qualité des œuvres d'art, classées évidemment par ordre chronologique...
1) Jérôme Bosch (1450-1516), La Nef des fous.
Un peintre très mystérieux, hollandais d'origine, et dont l'un des très rares tableaux conservé au Louvre évoque sans concession La Nef des Fous, autrement dit, un bateau de moines alcooliques et ivrognes, avec la seule femme qui tente de réprimer tout cela, sans grand succès, dirait-on...
2) Quentin Metsys (1465-1530), Le Prêteur et sa femme.
Bien moins célèbre que le précédent, Quentin Metsys connu néanmoins un grand succès, principalement à Anvers, ville où il mourra au XVIème siècle. Cette toile est particulièrement représentative des problèmes de l'époque, où l'on voit se côtoyer et s'opposer l'homme et la femme, le christ et le commerce, le tout représenté par la balance du jugement dernier, et cette époustouflante fenêtre au premier plan, reflétant un homme seul face à la cité...
3) Albrecht Dürer (1471-1528), Portait de l'artiste tenant un chardon.
Notre premier peintre allemand (né à Nuremberg), seulement âgé de 22 ans, et qui fit là l'un des premiers autoportrait de l'histoire. Ce tableau est assez raffiné, ne serait-ce que par le costume utilisé, et beaucoup d'historiens pensent qu'il s'agit d'une œuvre créée pour sa future femme Agnès Frey, qu'il allait épouser en 1494. Ce qu'on ne sait pas vraiment, c'est si le chardon tenu à sa main droite est une allusion à la fidélité supposée de l'homme (le mot "mannstreu"), ou au contraire une représentation de la Passion du Christ, autrement dit, de la couronne d'épines...
4) Pieter Bruegel (1525-1569), Les Mendiants.
De nouveau un peintre flamand, certes fort connu, mais dont le musée du Louvre ne présente que cette toile unique, toute petite, de surcroît. Peinte à Bruxelles, cette pièce ne comporte à son dos qu'un mot purement flamand : "Courage, estropiés, salut, que vos affaires s'améliorent". Pour le reste, il y en a plusieurs interprétations, mais toutes restent de pures hypothèses...
5) Jan Bruegel (1568-1625), La bataille d'Issus.
Fils du précédent, ce peintre fut également l'un des plus doués de sa génération, et l'extraordinaire virtuosité de son pinceau lui valu même le titre de "Bruegel de Velours". Cette bataille, située ici à Issus, représente la victoire d'Alexandre le Grand sur Darius, et permet à Bruegel de dévoiler ici tout son savoir-faire, qu'il s'agisse d'habiles couches d'éclairage, ou du jeu subtil d'une palette alternant des couleurs vives...
6) Petrus Rubens (1577-1640), L'Apothéose de Henri IV.
Presque un siècle plus tard, en 1610, le célèbre peintre hollandais fut, avec cette toile qui fait partie du cycle de 24 ornant le Palais du Luxembourg, le moment clé de l'accession au pouvoir de Marie de Médicis. Ce tableau s'axe sur deux plans fondamentaux : à gauche, "Le Roy ravi au ciel", juste après son assassinat par Ravaillac, et à droite, "La Régence de la Reyne". Il est relativement complexe, faisant tout à la fois appel à la prestation des rouges, et à un langage et une représentation que l'on peut, sans hésitation, déjà qualifier de baroques...
7) Petrus Rubens (1577-1640), Noce de village.
Encore le même peintre, mais quasiment vers la fin de sa propre vie, autour de 1635-1638. Il se montre cette fois-ci de façon beaucoup plus calme, en plein dans la tradition flamande d'une représentation de la fête du village, quasiment inventée par Pieter Bruegel. Même si reste toujours au premier plan un groin de cochon, symbole de gourmandise, l'essentiel se déroule malgré tout dans un bouillonnement de vie étourdissant, très contrasté, lumineux, et serein...
8) Rembrandt (1606-1669), Bethsabée au bain tenant la lettre de David.
De très loin, le peintre hollandais le plus connu du siècle suivant, notamment à partir du milieu de sa vie, où il s'exerçait de plus en plus sur la richesse chromatique. Ceci est particulièrement visible sur cette toile assez étonnante, où Bethsabée (peinte d'après un modèle réel) lit la lettre envoyée par le roi David à peine sortie de son bain, sans toutefois qu'on voit ce dernier, ni même son actuel mari, le général Urie. C'est tout à fait remarquable, ne serait-ce que par cette atmosphère très triste, où l'on est forcément tenté de se mettre à sa place...
9) Rembrandt (1606-1669), Le Christ se révélant aux pèlerins d'Emmaüs.
Il y a d'ailleurs un certain nombre de toiles de ce dernier peintre au Louvre, mais je choisis de vous montrer celle-ci, qui représente le Christ ressuscité (selon Saint Luc) en train de faire un repas avec trois de ses disciples d'Emmaüs, et où, parallèlement, il rompt le pain, faisant que les pèlerins l'identifient instantanément. Le rôle de la lumière est absolument extraordinaire, qu'il s'agisse de son visage, de la table, ou encore des disciples en question, et on peut nettement l'admirer dans bien des toiles similaires, qu'il peignit jusqu'à la fin de sa vie...
10) Pieter de Hooch (1629-1684), La Buveuse.
Un peintre beaucoup moins connu que le précédent (et le suivant), Pieter de Hooch, mais ce n'est sans doute pas totalement sa faute, vu qu'il peignait dans sa jeunesse des toiles très différentes de celle-ci, jusqu'à ce qu'il s'installe à Delft en 1650. Là, il étendit considérablement sa gamme de couleur, et se concentra de plus en plus sur de rares figures dans les intérieurs, tout comme le désormais très célèbre peintre Johannes Vermeer. Petit détail, mais qui a son importance : on a parlé à ce sujet de la fameuse "Ecole de Delft", mais celle-ci n'a jamais existé, concentrant juste quelques personnes fort douées dans cette ville, alors très prospère et centre artistique remarquable...
11) Johannes Vermeer (1632-1675), La Dentellière.
Je termine enfin avec ce très grand peintre, qui bien que travaillant assez régulièrement pour les gens les plus riches de Delft, fut malheureusement oublié jusqu'au XIXème siècle, où il revint cette fois avec toutes ses énormes qualités. Nous ne possédons que deux toiles au Louvre, mais celle-ci fait partie des plus connues, et reflète, malgré sa très petite taille (21cm sur 24cm), son habitude de peindre des femmes seules, livrées à leur activité, le tout dans des couleurs splendides et très raffinées, exposées au strict minimum pour prendre de l'ampleur...
12) Johannes Vermeer (1632-1675), L'Astronome.
Pour finir, voici cette seconde toile du Louvre, consacrée pour une fois à un homme représenté seul, ce qui n'est arrivé que deux fois dans la vie de Vermeer, avec le fameux Géographe (conservé à Frankfurt am Main). Pour les mêmes raisons de couleur et de lumière, elle est tout aussi remarquable que la toile précédente, La Dentellière ; mais elle y introduit également d'autres éléments, non seulement le tableau présent au mur (Moïse sauvé des eaux de Peter Lely), mais aussi tous les objets liés de près ou de loin avec l'astronomie, qu'il s'agisse du globe céleste, d'un manuel très sérieux, ou encore d'un compas et d'un astrolabe ancien. Quand à parler des deux couleurs principalement utilisées, le bleu et le jaune, je ne vous dis pas à quel point je trouve cela sublime, tant il est difficile de réussir un tel alliage...
Voilà, il est temps d'arrêter toutes ces descriptions, en espérant que celles-ci vous aurons donnée envie de les voir "pour de vrai", quand le musée du Louvre sera réouvert, à la suite de cette très inattendue fermeture due au Covid-19... En attendant la suite de mon petit site (qui devrait être consacré à l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, la France (avant la Révolution)), je ne peux vous dire qu'une chose : laissez un commentaire, cela me fera énormément plaisir, après le temps qu'il m'a fallu pour réaliser cet article - en grande partie grâce au propre site du Louvre, qui détaille méticuleusement certains de ses meilleurs tableaux ! Libellés : Beaux-Arts, Ier, Louvre, Musées, Tableaux