Enfin, enfin, enfin...
Une chose que j'aurais dû faire depuis bien longtemps...
Vous parler d'un extraordinaire restaurant japonais, dans lequel je vais systématiquement manger dès qu'il m'arrive de faire un concert au Conservatoire Francis Poulenc, le très fameux Sushi Gourmet, à peine situé une centaine de mètres plus loin (1, rue de l'Assomption, 75016) :
Très petit, certes (12 ou 14 places, je crois) :
Mais quelque part très mignon :
Contrairement à de plus en plus nombreux restaurants soi-disant japonais de Paris (en réalité tenus par des chinois ou des israéliens d'une façon souvent très décevante), Sushi Gourmet reste l'œuvre d'un véritable chef du "vrai" pays, Mr Yukiharu Yagi (喜春八木さん, dont le nom signifie "huit arbres", et le prénom "joyeux printemps", ce qui laisse bien augurer de la suite) :
Alors certes, comme déjà dit, le restaurant se révèle minuscule (ceci dit, c'est aussi très souvent le cas au Japon !) :
Mais en revanche, plein de petits détails de la décoration y ont été soignés avec la plus grande attention, ne serait-ce qu'entre autres le très joli mur :
Un étrange "tableau-sculpture" typique de la région :
Ou encore une ancienne affiche très sophistiquée des compétitions de Sumotori (相撲取り) :
Bref ! Passons maintenant au sérieux avec, brièvement, la toute petite annonce des Sushi (寿司) qui vous remettra peut-être les noms originaux en tête ?
Accompagnée au mur par des annonces de plats plus sophistiqués et plus rares que ceux disponibles dans les grands menus (Sushi, Sashimi, Chirashi...), et bien sûr de nombreux Saké (酒), la boisson la mieux adaptée avec ces poissons crus - même si pour ma part, j'évite généralement d'en boire juste avant les concerts !
Là encore, une fois que l'on commence réellement à manger (le service est toujours très rapide !), nouveau contact avec le sens artistique souvent très sobre et très pur des japonais - que je préfère très nettement au délire chinois rouge et or très chargé !
Bon, certes, pas de Saké de ma part avant le concert... Mais leur demi-bouteille de Bordeaux Supérieur (Château Pierrail, 2007, 10€) est vraiment excellente, et se révèle toujours servie avec ces fameux pois de soja, les très délicieux Edamame (緑豆) :
J'adore ça !
Vient ensuite ce que l'on nomme l'entrée, la traditionnelle soupe de Misoshiru (味噌汁), très franchement à tomber par terre, vu son raffinement :
Suivie du très génial plat principal, ce soir-ci des Sashimi (刺身), toujours accompagnés d'un peu de riz, Okome (お米), bien sûr :
C'est entre autres à ce sujet que l'on découvre la réelle virtuosité de ce grand chef, Mr Yagi ! Pour certains chefs vulgaires, "le poisson cru, c'est facile, faut juste acheter des poissons et les couper, quoi"... Mais pour Mr Yagi, il existe au moins trois concepts importants, fort pratiqués au Japon : 1) Choisir dès le départ les poissons avec une très grande exigence 2) Ensuite, tous les découper d'une façon complètement différente 3) Créer pour finir une sorte d'œuvre d'Art graphique en concevant d'une façon parfaite la disposition (et cela se voit vraiment !) :
Les desserts, eux, sont souvent beaucoup plus classiques, simples glaces, par exemple, ou Litchies (mais ceci s'avère aussi très proche de la tradition pratiquée au Japon, où de nombreux restaurants de poisson cru ne proposent même pas de desserts !) :
Quatre raisons supplémentaires d'adorer cet excellent restaurant :
1) Vous pouvez constater qu'en dépit du très léger nombre de places, il y a en plus du chef quatre personnes qui y travaillent en permanence (étonnant, n'est-ce pas ?) :
2) Comme vous pourrez vous en apercevoir sur le Site culinaire TripAdvisor, presque tous les lecteurs ayant laissé un commentaire lui ont largement donné 5 étoiles, et quelques-uns d'entre eux l'ont même cité, de très loin, comme "le meilleur restaurant japonais de tout Paris" !
3) Dans le pire des cas, plutôt que de manger sur place, vous pouvez également commander ce que vous voulez par téléphone (01-45-27-09-02), et passer le chercher un quart d'heure plus tard :
4) J'avais oublié de vous le dire : les tarifs de ce restaurant sont extrêmement bon marché (surtout vu le niveau), à commencer justement par le menu suscité, trois plats le soir pour 19,50€ - sans compter que c'est encore bien moins cher le midi !
Et bien voilà, je crois que j'ai quasiment tout dit, là... Sauf peut-être un petit détail vu de mon côté de musicien, quand je vois par exemple Mr Yagi découper du thon Maguro (鮪) avec une aisance absolue :
Un grand chef, tout comme un grand chef d'orchestre, ou encore un grand pianiste, et bien l'on s'aperçoit en le voyant (car un chef japonais ne se cache jamais en cuisine) qu'il est absolument concentré à 200%, qu'il recherche la perfection en permanence, et peut-être même qu'il transmet d'une certaine façon son amour des gens tout comme les musiciens... En tout cas, c'est bel et bien ce que j'ai ressenti ce soir :
Alors, y a-t-il certains points communs entre la musique et la cuisine japonaise ?
Je n'en suis pas complètement sûr, mais toujours est-il que si certains interprètes sont si peu doués qu'ils transforment instantanément la musique en daube terrifiante, il existe aussi certains (très rares) chefs capables de sublimer d'un seul coup la simple cuisine en Art absolu !
Grand merci, Mr Yukiharu Yagi (喜春八木さん), et à très bientôt, bien évidemment !
Restaurant SUSHI GOURMET
1, rue de l'Assomption, 75016, Paris
Téléphone : 01-45-27-09-02
Horaires : 12-14h30, 19h-22h
Tarifs moyens : entre 15 et 25€ !
Attention, je ne parle que très rarement de restaurants sur ce site dédié à l'architecture, sauf s'ils sont réellement exceptionnels, ce qui ne s'est produit pour l'instant que trois fois :
Bistro 74 (Français), 75017
Epicure 108 (Franco-Japonais), 75017
Seç (Turc), 75017
Libellés : Paris, Restaurants, XVIème