À l'intérieur des grandes orgues !
Entre autres celles de l'église de Saint-Louis en l'Île, avec une assez peu flatteuse vue de l'extérieur, certes, mais suite à une sublime courte balade sur les deux îles de Paris :
Ceci dit, magnifique une fois rentré dedans, notamment avec cette très belle royale fresque du dôme que très bêtement, j'avais oublié de photographier la dernière fois :
Il y avait dimanche 19 décembre un très joli concert, dû bien sûr au très fameux titulaire de ces grandes orgues, Vincent Rigot, mais aussi avec un certain nombre de morceaux A Cappella, très bien interprétés par l'ensemble vocal Laeta Voce :
Je vais passer très rapidement sur une ultime vue de ces grandes orgues vaguement prise au flash, beaucoup moins belle que les précédentes, sûr et certain :
Juste histoire de vous montrer un paquet de photos rarissimes, dans un lieu que très peu de gens auront hélas l'occasion de pouvoir visiter, autrement dit l'intérieur pur et dur des grandes orgues !
Il faut savoir que ces orgues sublimes sont dues au célèbre facteur Bernard Aubertin, et qu'à part l'alimentation électrique des souffleries, absolument rien ne se révèle ni MIDI ni numérique, de sorte que toutes les tractions sont encore faites de façon mécanique et manuelle, à commencer par celle des jeux :
Autrement dit, tout ce qui figure à gauche et à droite du clavier, et permet de fixer son instrumentation comme on le souhaite :
Pour poursuivre avec la propre transmission du clavier "note par note" et "fil après fil", ce qui est totalement hallucinant, n'est-ce pas ?
D'autant que de ce fait, ce clavier est extrêmement agréable à toucher, en résumé très pur, très sensuel, et de plus en plus lourd suivant le nombre de jeux connectés, ce dont un fan absolu des Bösendorfer tel que moi ne peut que raffoler :
Alors voilà... Découvrez désormais grâce à Vincent Rigot l'intérieur totalement magique, et en même temps très perturbant de cet instrument :
Contrairement aux règlements habituels, j'ai donc pu cette fois-ci rentrer en plein cœur du crâne de l'orgue, en parcourant plus de trois escabeaux d'environ trois mètres chacun et un certain nombre de trappes, juste avant de découvrir tous les tuyaux intérieurs :
Incroyable, tout ceci, n'est-ce pas ?
Histoire que je ne me trompe pas, à commencer par les très beaux bourdons de 8' (mais oui, très étrangement, la taille des tuyaux se mesure toujours en anglais, alors que ces gens-là ne furent jamais très célèbres en tant que facteurs d'orgue, autrement dit : huit pieds égalent environ 2,40m de hauteur) :
Les doubles bourdons de 16' (soit cinq mètres) :
Voire même, admirés du tout dernier escabeau de près de dix mètres, les énormissimes tuyaux de 32' du seul et unique jeu de cette taille, la dulciane :
Après quoi, l'on passe au métal - à savoir l'un des plus chers du monde, l'étain !
Juste histoire d'équilibrer, vous pourrez constater qu'en contrepartie aux immenses tuyaux de la dulciane de 32', il y aussi certains tuyaux très aigus ne mesurant que quelques centimètres (1', en résumé) :
Vu les tailles respectives de tous ces tuyaux alignés en perspective, je dirais a priori qu'il s'agit du cornet, un jeu toujours extrêmement séduisant du fait qu'en appuyant sur une seule touche, l'on fait résonner en même temps cinq tuyaux basés sur les harmoniques naturelles (autrement dit 8', 4', 2 2/3', 2' & 1 3/5') :
Tout cela se trouve extrêmement bien expliqué sur ce fameux site consacré aux tuyaux, justement... Et plus j'escalade à l'intérieur de cette gigantesque bestiole, et plus cela m'hallucine :
Il y en a partout, dans tous les sens, sans même parler des connexions du dessous (qui comme déjà dit, ne sont absolument pas numériques, mais se destinent juste à amener l'air sous pression, indispensable) :
L'on se croirait presque à l'intérieur d'un véritable "navion", n'est-ce pas ?
Allez, ultime photo des minuscules tout petits jeux de 1' (trop mignons, du coup) :
Suite à quoi il va falloir que je me tape une bonne désescalade d'environ dix mètres, mais bon, peu importe, tellement je fus content de cette expérience inédite et miraculeuse :
Néanmoins, très cool de se retrouver de nouveau vers le pupitre de l'orgue, avec cette très belle vue vers le haut :
Et cette autre sur le côté, où l'on aperçoit de nouveau quelques tuyaux de bourdon 16', très probablement dans l'un des bois les plus chers du monde, le merisier :
Soyons juste : une fois cette énorme visite terminée, il est tout de même logique de rendre hommage aux deux interprètes de ce séduisant concert de Noël, Aska Timukaite-Lemiesle & Vincent Rigot :
C'était véritablement très agréable, et les trois personnes que j'ai amenées ont toutes vraiment trouvé ce concert génial...
Alors bon, tout va magnifiquement très bien dans la vie, n'est ce pas ?
Joyeux Noël, et très bonne année à tout le monde !
P.S du mercredi 22 décembre : Cet après-midi, je me suis une fois de plus rendu à Saint-Louis en l'Île, et là, il faut bien dire que le Père Noël était très largement en avance pour moi, vu que j'ai pu jouer de ces grandes orgues durant une bonne heure et demie, où bien sûr j'ai pris un pied absolu :
Le plus incroyable étant que le fameux titulaire Vincent Rigot est resté une dizaine de minutes avec moi pour m'expliquer quelques détails concernant les jeux et l'accouplement des claviers, après quoi il a pris ces quelques photos, puis m'a tout simplement dit : "Bon, là, j'ai un autre rendez-vous, alors il faut que j'y aille... Amuse-toi bien jusqu'au début de la messe vers 18h, moi, je me barre" !
Hallucinant, n'est-ce pas ? En tout cas, je fus ravi qu'un tel organiste me fasse autant confiance !
Libellés : Beaux-Arts, Chapelles, Conservatoire, Églises, Île Saint-Louis, IVème, Musique, Néogothique, Noël, Orgues, Paris